J'ai eu la rage !

Lundi 18 Août

Après une matinée toute bleue sur le rivage ensoleillé, c'est un après-midi un peu amer que j'ai vécu... Très tôt, un grave accident de la circulation s'est produit juste sous mes fenêtres. Entre un bus, une voiture et surtout un scooter conduit par un adolescent qui descendait, apparement à très vive allure, l'avenue du 11 Novembre. Le choc a du être d'une rare violence au regard du fracas qui l'a accompagnée. Quand nous avons rejoint la baie, le jeune conducteur du deux-roues, déjà porteur d'un plâtre au bras et de pansements, gisait en plein milieu de la chaussée ! Très vite, nous avons appelé les secours qui sont arrivés en force... mais le jeune garçon semblait beaucoup souffrir. Après presque une heure de soins et d'examens pratiqués sur place, le blessé a pu enfin être évacué vers Toulon. Cet accident m'a mis le coeur au gris comme le ciel.

Quand je l'ai vu, étendu, blême sur la route, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à mes fils et je me suis dit que les accidents étaient si cruels ! J'ai imaginé aussi les parents du jeune garçon. Le téléphone qui sonne, une voix anonyme, la terrible nouvelle. Cette angoisse qui allait leur prendre la gorge et leur nouer le ventre en attendant de pouvoir retrouver leur enfant. Et j'ai eu la rage contre cette inconscience qui pousse les jeunes à rouler à fond, fragiles proies entre les véhicules qui les entourent. J'ai eu la rage contre leur manie de rouler en short de bain et tee-shirt, à la merci de la route, sans se rendre compte de ce qu'ils risquent. J'ai eu la rage contre la vitesse qui blesse et qui tue pour rien. J'ai eu la rage et j'ai eu de la peine en espérant que cet adolescent s'en tire au mieux.

Alors nous sommes partis prendre une grosse bouffée d'air, sur le sentier littoral, loin de la ville, loin de l'asphalte et des voitures. Juste la mer, les pins et le ciel. Plus de sirènes, plus de klaxons, plus de cris... Rien que la nature et le calme ! Une branche sur l'eau, un pin qui grimpe vers le ciel... Parfois, j'aimerais tourner le dos à cette société où le béton et l'acier prennent toute la place... Partir sur une île ouverte sur l'horizon...