Un petit goût amer...

Dimanche 4 Octobre

Ce matin, le soleil brillait à nouveau sur toute la Provence mais le ciel bleu avait un petit goût amer après le déluge qui a frappé sévèrement et durant plusieurs heures la Côte d'Azur la nuit dernière. De nombreuses victimes ont été recensées au petit jour et la nature a tué à l'aveugle... Alors oui, cette belle journée de dimanche a gardé un parfum triste malgré tout. Car des familles ont perdu des êtres chers, des familles ont  vu leurs maisons et leur vie engloutie sous la boue au lendemain de ce drame. Et tout ce soleil n'a pas réussi à gommer les larmes et la détresse que certains vivront encore longtemps. 

Après un déjeuner en famille, nous avons pris les sacs à dos et chaussé les baskets pour partir sur les sentiers au calme de notre colline... Direction la vigie qui trône sur l'un des "sommets". Des sentiers larges et bordés de pins pour démarrer... Et puis très vite, le sentier se fait sente, trace à peine visible pour qui ne le connait pas, entre la garrigue qui pique un peu les mollets au passage. Mais cela en vaut bien la peine !

Et puis soudain, après l'effort, le réconfort ! On touche au but... Encore quelques dalles en pente à gravir et la vigie est là... Et avec elle, une vue saisissante sur tous les alentours. L'étang, les collines, les roches blanches. Rien ne manquait au panorama, pas même les couleurs encore vives apportées par ce soleil d'automne impatient de réchauffer les coeurs après une journée que l'on voudrait pouvoir effacer pour toujours des mémoires de la Méditerranée... Impossible, hélas !

Alors on médite au calme dans ce paysage merveilleux dont on sait qu'il peut devenir maléfique quand la nature le décide : l'eau, le feu peuvent tout changer en quelques minutes, ne l'oublions jamais. Ensuite, nous sommes redescendus vers le village et là, les rires des enfants qui avaient rejoint le skate-park ou les falaises d'escalade en plein soleil l'ont emporté sur la nostalgie. La vie était là, demain apporterait un peu de paix sans doute et jour après jour, les cicatrices se refermeraient... Lentement mais inexorablement le temps ferait son chemin vers l'apaisement et le retour à la normal.