L'éloge de la paresse !
Mercredi 17 Septembre
Peut-être est-ce parce c'est mercredi et que c'est une journée de liberté pour moi, mais aujourd'hui j'ai envie de faire l'éloge de la paresse ! Quoi de plus agréable en soi ? Assimilée longtemps à un péché capital, cette manière de concevoir l'existence serait-elle tellement mauvaise au fond ? Quel mal y aurait-il à se laisser aller au doux plaisir de ne rien faire de temps à autre ? Le chat a adopté cette judicieuse philosophie depuis toujours et c'est un véritable plaisir que de le voir se prélasser sur un canapé ou un mur en plein soleil...
Un ronronnnement suave au fond de la gorge, l'oeil à demi fermé tout au plaisir de cette détente vivifiante, abandonné sur les genoux d'un maître complice, le gentil félin profite du temps qui passe sans remords et sans vergogne. Savoir s'octroyer des pauses cocooning en plein milieu d'une journée marathon où les heures tournent sans répit, peut être une façon comme une autre de reprendre un peu de tonus pour mieux affronter le rythme trépidant qui nous attend ensuite.
Un petit massage en bonus, ça serait vraiment chouette... Mais bon, ne rêvons pas ! Si la pause paresse a lieu au bureau ou sur notre lieu de travail, ça ne sera sans doute pas possible... à moins d'avoir des collègues très sympathiques qui se prêtent au jeu sans aucun sous-entendu bien sûr !! Il y a maintenant des entreprises qui ont compris l'enjeu de telles bulles détentes et qui proposent des instants sophrologie ou massages à leurs employés... Mais en France, on est encore assez loin de tout ça.
Pourtant, après un vrai moment de paresse, après avoir libéré notre respiration en toute quiétude pour que notre corps et notre coeur aient retrouvé la paix, après avoir fermé les yeux sur le monde qui nous entourait pour mieux visualiser une image apaisante qui nous fait tout oublier, après avoir pris totalement conscience de notre corps qui s'est allangui peu à peu... nous pourrons revenir plus efficacement à la dure réalité et affronter d'un oeil vif et neuf toutes les contraintes qui nous guettent au détour du chemin... Mais que c'est bon de s'abandonner à la paresse quelques instants de temps à autres... Geoges Moustaki avait écrit dans son hymne à Paul Lafargue :"Il rêvait d’une vie que l’on prend par la taille sans avoir à la gagner comme une bataille, nous disait que la terre était pleine de fruits et de pain et d’amour et que c’était gratuit". Personnellement, je trouve cette philosophie géniale même si le monde contemporain ne nous permet guère de la mettre en pratique. Quel dommage ! Allez, Georges, chante-nous encore une fois ton éloge de la paresse ! Avec le temps qui vire à l'orage, je crois que je vais la mettre en application pour bien démarrer l'après-midi...
Georges Moustaki - Le droit à la paresse