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Mots du Sud
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Mots du Sud
27 janvier 2014

Ils étaient des milliers ...

Lundi 27 Janvier 

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Journée de la mémoire de l'Holocauste et de la prévention des crimes contre l'humanité

Notre société a le devoir de préserver le patrimoine historique qui est le sien et de le transmettre comme un bien précieux aux générations nouvelles .. un patrimoine qui regorge de richesses architecturales , culturelles et artistitiques .. mais hélàs aussi d'un passé qui résonne encore des cris et des pleurs qui ont traversé les années pour nous rappeler que la guerre et ses tortures ont tué des milliers d'innocents .. des soldats et des civils engagés côte à côte dans un combat pour la liberté et l'honneur de notre belle France .. Des hommes et des femmes dont la liberté s'est vue bafouée au nom d'une politique absurde et barbare , des enfants et des personnes âgées qui ont subi la violence gratuite et aveugle de militaires investis d'un pouvoir imbécile et sans limites .. Des hommes traités comme des animaux ou bien pire .. des hommes qui ont vu la mort en face .. des hommes qui ont offert leur vie en échange d'un idéal .. des anonymes qu'on ne doit pas oublier .. des "héros" volontaires et déterminés , des "héros' qui n'attendaient rien en retour mais à qui on doit bien de les garder dans la mémoire vivante de notre histoire .. des "héros" morts sans un mot , sans un cri avec la peur au ventre et la solitude en bandoulière .. 

Jean Ferrat - Nuit et Brouillard



Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers
Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés
Qui déchiraient la nuit de leurs ongles battants
Ils étaient des milliers, ils étaient vingt et cent

Ils se croyaient des hommes, n'étaient plus que des nombres
Depuis longtemps leurs dés avaient été jetés
Dès que la main retombe il ne reste qu'une ombre
Ils ne devaient jamais plus revoir un été

La fuite monotone et sans hâte du temps
Survivre encore un jour, une heure, obstinément
Combien de tours de roues, d'arrêts et de départs
Qui n'en finissent pas de distiller l'espoir

Ils s'appelaient Jean-Pierre, Natacha ou Samuel
Certains priaient Jésus, Jéhovah ou Vichnou
D'autres ne priaient pas, mais qu'importe le ciel
Ils voulaient simplement ne plus vivre à genoux

Ils n'arrivaient pas tous à la fin du voyage
Ceux qui sont revenus peuvent-ils être heureux
Ils essaient d'oublier, étonnés qu'à leur âge
Les veines de leurs bras soient devenues si bleues

Les Allemands guettaient du haut des miradors
La lune se taisait comme vous vous taisiez
En regardant au loin, en regardant dehors
Votre chair était tendre à leurs chiens policiers

On me dit à présent que ces mots n'ont plus cours
Qu'il vaut mieux ne chanter que des chansons d'amour
Que le sang sèche vite en entrant dans l'histoire
Et qu'il ne sert à rien de prendre une guitare

Mais qui donc est de taille à pouvoir m'arrêter ?
L'ombre s'est faite humaine, aujourd'hui c'est l'été
Je twisterais les mots s'il fallait les twister
Pour qu'un jour les enfants sachent qui vous étiez

Vous étiez vingt et cent, vous étiez des milliers
Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés
Qui déchiriez la nuit de vos ongles battants
Vous étiez des milliers, vous étiez vingt et cent" />
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