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Mots du Sud
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Mots du Sud
27 janvier 2015

Pour Anne et les autres...

Mardi 27 Janvier 

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Aujourd'hui le ciel est bien bleu au-dessus de la colline et le mistral souffle toujours très fort. Les arbres dénudés se dandinent sobrement tandis que les autres agitent leurs vertes parures dans tous les sens. C'est tout ce que je peux en voir étant donné que mon dos m'interdit d'aller plus loin. Je profite de cette "parenthèse imposée" pour écrire davantage et pour rester bien au chaud près de la cheminée et de Baila.  J'ai tout naturellement envie de vous parler de la "Journée de la mémoire de l'Holocauste et de la prévention des crimes contre l'humanité " car rester fidèle à notre passé et à ses dérives fait partie de mes priorités dans la vie. On ne doit pas oublier ce qui s'est passé un jour sur notre sol et qui continue de se passer dans de nombreux pays. Bien sûr, pour les jeunes cette période de l'Holocauste peut sembler lointaine et appartenir à "l'histoire" au même titre que d'autres périodes abstraites qu'ils étudient. Bien sûr, il y a de moins en moins de gens qui puissent venir témoigner de l'horreur qu'ils ont connue en ces temps de guerre. Bien sûr, notre monde moderne semble bien à l'abri de toute cette démesure... Ou du moins semblait bien à l'abri ! Mais il suffirait de presque rien pour que tout revienne, la haine, la violence et l'intolérance. Ces trois fléaux qui depuis des siècles ravagent le monde et font commettre l'irréparable sous couvert de la politique, de la morale ou bien de la religion. Alors il faut maintenir vivante la mémoire et prévenir l'oubli à tout prix. J'aime beaucoup la phrase du philosophe Elie Wiesel " Le bourreau tue toujours deux fois, la seconde fois par l'oubli " . Je trouve qu'elle sonne vraiment juste et que nous nous devons de ne pas oublier d'où l'on vient et ce que d'autres ont fait avant nous et pour nous. C'est un moyen de rendre hommage aux vies arrachées trop vite à des familes déchirées et aux victimes innocentes jetées entre les mains de bourreaux aveuglés par l'avidité de pouvoir. L'histoire ne s'arrête jamais. Elle est en marche et nous avons le pouvoir et le devoir de l'écrire avec notre coeur et nos valeurs. On vit dans un univers de facilité qui fait oublier que tout pourrait s'arrêter d'un coup. Le racisme est toujours là,tapi dans l'ombre, prêt à jaillir et à frapper sous de multiples formes. La violence est sous-jacente dans les mots et dans les actes et à la moindre occasion, elle peut renaître. L'intolérance est en sourdine dans nos démocraties bien huilées mais on sait très bien que celui qui est "différent" de quelque façon que ce soit n'est pas forcément accepté aussi facilement qu'on voudrait le faire croire. Alors restons conscient que la paix et la liberté sont deux valeurs essentielles qu'il faut défendre bec et ongle. Soyons vigilants et ne rompons pas le dialogue avec le passé. C'est dans ce passé que sont enracinées nos vies et c'est de notre propre monde que surgira l'avenir. Rien n'est indissociable !  C'est avec un extrait du " Journal d'Anne Frank " que je terminerai... Une belle leçon d'espoir et de courage de cette jeune fille morte juste avant la fin des hostilités à Bergen-Belsen où une lamentable dénonciation l'avait conduite ! 

Extrait " Journal d'Anne Frank "

" J'ai souvent été abattue, mais jamais désespérée, je considère notre clandestinité comme une aventure dangereuse, qui est romantique et intéressante. Dans mon journal, je considère chaque privation comme une source d'amusement. C'est que je me suis promis de mener une autre vie que les autres filles et, plus tard, une autre vie que les femmes au foyer ordinaires. Ceci est un bon début pour une vie intéressante et c'est la raison, la seule raison pour laquelle, dans les moments les plus dangereux, je ne peux pas m'empêcher du burlesque de la situation.
Je suis jeune et je possède encore beaucoup de qualités enfermées en moi, je suis jeune et forte et je vis cette grande aventure, j'y suis encore complètement plongée et je ne peux pas passer mes journées à me plaindre, parce que je ne peux pas m'amuser ! J'ai reçu beaucoup d'atouts, une heureuse nature, beaucoup de gaieté et de force. Chaque jour, je sens que je me développe intérieurement, je sens l'approche de la libération, la beauté et la nature, la bonté des gens de mon entourage, je sens comme cette aventure est intéressante et amusante !
Pourquoi serais-je donc désespérée ? " 

Pour Anne et les autres... 


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