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Mots du Sud
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Mots du Sud
18 avril 2014

¡ Se fue Gabito o Gabo !

Vendredi 18 Avril 

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Terrassé par la maladie contre laquelle il se battait depuis pas mal d'années déjà, il est parti pour toujours le petit génie de la littérature colombienne, écrivain, journaliste, scénariste et même éditeur. Né a Aracataca, le 6 Mars 1927, où il passé son enfance, il partira ensuite à Sucre, puis à Barranquilla pour y poursuivre ses études

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Là, il commence à rédiger ses premiers poèmes pour le journal de son école et livre ses premiers essais .. Il partira ensuite étudier le Droit à l'université de Bogotá, ville aux mille visages. Bogota la métropole moderne et impersonnelle ou bien Bogota, la belle dormeuse qui préserve ses souvenirs d'autrefois et son patrimoine.

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Gabo deviendra célèbre en 1967 avec "Cien años de soledad" qui s'est vendu comme des petits pains, 8000 exemplaires la première semaine .. Un style personnel marqué par un monde intouchable et invisible, sans doute influencé par les histoires surnaturelles de fantômes et autres croyances dans lesquelles il avait été élevé par sa grand-mère. Il a pratiqué avec brio le réalisme magique tout au long de sa longue et brillante carrière. Je vous livre un extrait du premier chapitre de "Cien años de soledad" accompagné de sa traduction pour les lecteurs qui ne parlent pas espagnol. ¡ Adios Gabo ! Descansa en paz ...

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Gabriel García márquez, Cien años de soledad


Muchos años después, frente al pelotón de fusilamiento, el coronel Aureliano Buendía había de recordar aquella tarde remota en que su padre lo llevó a conocer el hielo. Macondo era entonces una aldea de veinte casas de barro y cañabrava construidas a la orilla de un río de aguas diáfanas que se precipitaban por un lecho de piedras pulidas, blancas y enormes como huevos prehistóricos. El mundo era tan reciente, que muchas cosas carecían de nombre, y para mencionarlas había que señalarlas con el dedo. Todos los años, por el mes de marzo, una familia de gitanos desarrapados plantaba su carpa cerca de la aldea, y con un grande alboroto de pitos y timbales daban a conocer los nuevos inventos. Primero llevaron el imán. Un gitano corpulento, de barba montaraz y manos de gorrión, que se presentó con el nombre de Melquíades, hizo una truculenta demostración pública de lo que él mismo llamaba la octava maravilla de los sabios alquimistas de Macedonia. Fue de casa en casa arrastrando dos lingotes metálicos, y todo el mundo se espantó al ver que los calderos, las pailas, las tenazas y los anafes se caían de su sitio, y las maderas crujían por la desesperación de los clavos y los tornillos tratando de desenclavarse, y aun los objetos perdidos desde hacía mucho tiempo aparecían por donde más se les había buscado, y se arrastraban en desbandada turbulenta detrás de los fierros mágicos de Melquíades. "Las cosas tienen vida propia -pregonaba el gitano con áspero acento-, todo es cuestión de despertarles el ánima." José Arcadio Buendía, cuya desaforada imaginación iba siempre más lejos que el ingenio de la naturaleza, y aun más allá del milagro y la magia, pensó que era posible servirse de aquella invención inútil para desentrañar el oro de la tierra. Melquíades, que era un hombre honrado, le previno: "Para eso no sirve." Pero José Arcadio Buendía no creía en aquel tiempo en la honradez de los gitanos, así que cambió su mulo y una partida de chivos por los dos lingotes imantados. Úrsula Iguarán, su mujer, que contaba con aquellos animales para ensanchar el desmedrado patrimonio doméstico, no consiguió disuadirlo. "Muy pronto ha de sobrarnos oro para empedrar la casa", replicó su marido. Durante varios meses se empeñó en demostrar el acierto de sus conjeturas. Exploró palmo a palmo la región, inclusive el fondo del río, arrastrando los dos lingotes de hierro y recitando en voz alta el conjuro de Melquíades. Lo único que logró desenterrar fue una armadura del siglo xv con todas sus partes soldadas por un cascote de óxido, cuyo interior tenía la resonancia hueca de un enorme calabazo lleno de piedras. Cuando José Arcadio Buendía y los cuatro hombres de su expedición lograron desarticular la armadura, encontraron dentro un esqueleto calcificado que llevaba colgado en el cuello un relicario de cobre con un rizo de mujer. 
En marzo volvieron los gitanos. Esta vez llevaban un catalejo y una lupa del tamaño de un tambor, que exhibieron como el último descubrimiento de los judíos de Amsterdam. Sentaron una gitana en un extremo de la aldea e instalaron el catalejo a la entrada de la carpa. Mediante el pago de cinco reales, la gente se asomaba al catalejo y veía a la gitana al alcance de su mano. "La ciencia ha eliminado las distancias", pregonaba Melquíades. "Dentro de poco, el hombre podrá ver lo que ocurre en cualquier lugar de la tierra, sin moverse de su casa."

Bien des années plus tard, face au peloton d'exécution, le colonel Aureliano Buendia devait se rappeler ce lointain après-midi au cours duquel son père l'avait emmené découvrir la glace. Macondo était alors un village de vingt maisons en glaise et en roseaux, construites au bord d'une rivière dont les eaux diaphanes roulaient sur un lit de pierres polies, blanches, énormes comme des oeufs préhistoriques. Le monde était si récent que beaucoup de choses n'avaient pas encore de nom et pour les mentionner, il fallait les désigner du doigt. Tous les ans, vers le mois de mars, une famille de Gitans déguenillés plantait sa tente près du village et, dans un grand tintamarre de fifres et de tambourins , faisait connaîre des nouvelles inventions. D’abord ils apportèrent l'aimant. Un gros Gitan à la barbe broussailleuse et aux mains de moineau, qui répondait au nom de Melquiades, fit une truculente démonstration en public de ce que lui-même appelait la huitième merveille du monde des savants alchimistes de Macédoine. Il passa de maison en maison, traînant derrière lui deux gros lingots de métal, et tout le monde fut saisi d’effroi à voir les chaudrons, les poêles, les tenailles et les chaufferettes tomber tout seuls de la place où ils se trouvaient, le bois craquer à cause des clous et des vis qui essayaient désespérément de s'en arracher, et même les objets perdus depuis longtemps apparaissaient là où on les avait le plus cherchés, et se traînaient en débandade turbulente derrière les fers magiques de Melquiades. "Les choses ont une vie bien à elles, clamait le Gitan avec un accent guttural; il faut réveiller leur âme, toute la question est là". José Arcadio Buendia, dont l'imagination débordante allait toujours plus loin que le génie de la Nature, quand ce n'était pas plus loin que les miracles et la magie, pensa qu'il était possible de se servir de cette invention inutile pour extraire l'or des entrailles de la terre. Melquiades, qui était un homme honnête, le mit en garde "Ca ne sert pas à ça." Mais José Arcadio Buendia, en ce temps-là, ne croyait pas à l'honnêteté des Gitans, et il troqua son mulet et un troupeau de chèvres contre les deux lingots aimantés. Ursula Iguaran, sa femme, qui comptait sur ces animaux pour accroître le maigre patrimoine domestique, ne parvint guère à l'en dissuader. "Très vite, nous aurons plus d'or qu'il n'en faut pour paver toute la maison", rétorqua son mari. Pendant plusieurs mois, il s'entêta à vouloir démontrer la justesse de ses prévisions. Il passa la région au peigne fin, y copris le fond de la rivière, traînant les deux lingots de fer et récitant à haute voix les formules qu'avait employées Melquiades. La seule chose qu'il parvint à déterrer fut une armure du XV° siècle dont tous les éléments étaient soudés par une carapace de rouille et qui sonnait creux comme une énorme calebasse pleine de cailloux. Quand José Arcadio Buendia et les quatre hommes de son expédition réussirent à désarticuler l'armure, ils trouvèrent à l'intérieur un squelette calcifié portant autour du cou un médaillon en cuivre qui renfermait une mèche de cheveux de femme.

En mars, les Gitans revinrent. Cette fois ils apportaient une longue vue et une loupe de la taille d'un tambour, qu’ils présentèrent comme la dernière découverte des juifs d'Amsterdam. Ils firent s’asseoir une Gitane à un bout du village et installèrent la lunette à l'entrée de la tente. Moyennant cinq réaux les gens se plaçaient devant la lunette et pouvaient voir la Gitane comme si elle se trouvait à portée de main. "La science a effacé les distances", claironnait Melquíades. "D’ici peu, l'homme pourra voir ce qui se passe dans n’importe quel endroit de la terre, sans avoir à se déplacer de chez lui."

   

 

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